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Montréal, 15 juillet, 2022 — Issues d’une collaboration internationale mariant
poésie et arts visuels, une série de murales publiques ont été créées cette semaine
à Montréal, au Canada, à Iloílo, aux Philippines, et à Johannesburg, en Afrique
du Sud. Ce geste artistique s’inscrit dans un mouvement citoyen exigeant plus
d’ambition politique de la part des dirigent·e·s qui se réunissent en novembre lors
de la 27e Conférence des parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques à Charm el-Cheikh, en Égypte.
C’est sur cette lancée que Réalité climatique Canada se rallie à la campagne
internationale When is Now (Quand, c’est maintenant), une plateforme artistique
et interdisciplinaire fondée par Agam Agenda, le Climate Vulnerable Forum et
l’Institute for Climate and Sustainable Cities.
La création de ces murales a ainsi marqué le lancement du projet Poète·étesse·s pour
le climat qui aboutira à la COP27, mené par les branches internationales du Projet de
la réalité climatique situées au Canada, aux Philippines et en Afrique du Sud. Le volet
canadien est réalisé avec le soutien de la Fondation du Grand Montréal.
L’ACTION CLIMATIQUE À TRAVERS L’ART
Visant à donner de la place aux voix citoyennes par moyen de l’art et interpeller
les décideur·euse·s politiques, le projet se décline par la création de murales sur
trois continents, une série d’ateliers de poésie transnationale et une exposition
présentée au coeur de la COP27. Ce projet se veut un cri du coeur sous le médium
artistique, rappelant l’urgence d’imaginer un monde durable et d’exprimer notre
solidarité avec les populations les plus vulnérables aux changements climatiques.
Les effets de la crise climatique se font d’ailleurs déjà sentir et l’art est un outil
puissant pour raconter et partager ces vécus.
« Grâce à la campagne When is Now (Quand, c’est maintenant), nous visons à
propulser et à amplifier les voix qui ont des expériences directes des impacts de
la crise climatique et qui mettent en oeuvre des solutions efficaces au quotidien
pour y faire face, mais qui n’ont pas accès aux espaces de prise de décision. Nous
souhaitons que leurs messages résonnent à l’intérieur de ces espaces, ainsi que
dans l’esprit et le coeur des décideur·euse·s. En construisant des dialogues créatifs
et des relations bienveillantes à travers l’art, nous espérons que ces histoires
partagées créeront un sentiment d’urgence de centrer l’ambition climatique sur
la justice et la solidarité entre les peuples et les Nations », a déclaré André-Yanne
Parent, directrice générale du Projet de la réalité climatique Canada.
« La puissance de la campagne When is Now (Quand, c’est maintenant) repose sur le
climartivisme – une combinaison d’art, de poésie et d’activisme – pour présenter
et raconter des histoires climatiques de partout dans le monde. La créativité
et l’engagement créé un espace significatif pour que davantage de personnes
participent dans la lutte au changement climatique et pour que leurs histoires
diverses soient racontées et entendues, » affirme Amy Giliam Thorp, responsable
de la branche africaine du Projet de la réalité climatique.
« Plus que jamais, nous avons besoin des récits, des arts et des sciences humaines
pour générer de nouvelles façons de répondre à la crise écologique à laquelle
nous sommes tou·te·s confronté·e·s et qui affecte de manière disproportionnée
les peuples marginalisés, alors même qu’ils sont le moins responsables du
changement climatique. Les artistes et les écrivain·e·s peuvent nous aider à
réinventer nos façons d’agir sur le climat, en solidarité avec les plus vulnérables »,
a déclaré Padmapani L. Perez, stratège principale pour la collaboration créative
de l’Agam Agenda.
LES MURALES
Les murales créées à Montréal cette semaine sont inspirées par des poèmes issus
de la dernière mouture de cette campagne, menée en amont de la COP 26. Il s’agit
d’ailleurs de la première année où le Canada participe à ce projet. Les graffeur·euse·s
montréalais·e·s Brouillons_Sam19, Moule, Gallium, Tshoko, Louis Letters et La
barquette ont créé des oeuvres en direct sur la rue Wellington à Verdun.
L’artiste Moule, commente sa démarche et souligne les parallèles thématiques
liant son travail et le poème, écrit en espagnol, qui l’a inspirée : « Le poème parle
de mère nature, et en tant qu’écoféministe, je pense qu’on ne prend pas assez soin
de notre planète et de notre terre. On est dans la domination de la planète. On veut
dominer, posséder, notamment les animaux. Le texte est aussi rattaché à l’enfance,
ce que je trouve délicat et doux, certes, mais aussi pessimiste, car il révèle la
négligence envers notre planète ».
Guillaume/Galium quant à lui décrit l’émotion qui sous-tend son oeuvre : « “I beg
that we live gently now” (j’implore que nous vivions avec douceur maintenant), ce
vers m’a marqué. Je me suis tellement reconnu dans ces mots. Puis au début, quand
l’auteure parle de son déracinement subi et voulu, je me sens concerné aussi. [...]
L’enjeu de la protection des océans, c’est essentiel … Je crains que la déclaration de
l’ONU, si tardive, n’ait pas plus d’effet qu’un anniversaire souhaité le mauvais jour.
Bref, j’ai tellement de colère à sublimer ».
POÈTE·ÉTESSE·S POUR LE CLIMAT
Tout comme l’approche de Réalité climatique qui cherche à outiller les groupes
citoyens à mener localement des campagnes pour protéger le climat, la prochaine
étape de Poète·étesse·s pour le climat propose une série d’ateliers de poésie en ligne
dans l’objectif de donner accès aux sphères décisionnelles du COP27 par moyen
de l’art. Animés par des figures littéraires internationales, dont l’activiste et
écrivain nigérian Nnimmo Bassey, et l’auteure-compositrice-interprète
canadoaméricaine Hayley Sales, ces ateliers seront un lieu de concertation citoyen et
international.
Les négociations internationales sur les changements climatiques sont souvent
réservées à des cercles restreints de diplomates et de délégué·e·s officiel·le·s et
dominées par des échanges très techniques et administratifs. Réalité climatique
Canada souhaite contribuer activement à donner une place à la société civile, à la
population ainsi qu’aux artistes à ces espaces, et souhaite renforcer la présence de
modes d’expression citoyen et artistique.
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À PROPOS DU AGAM AGENDA
Agam Agenda est un projet de l’Institut pour le climat et les villes durables, basé
dans la ville de Quezon, aux Philippines, et agit comme une plateforme dynamique
et changeante pour une collaboration créative et transdisciplinaire conçue pour se
développer et contribuer à des réseaux fluides d’écrivain·e·s, artistes, scientifiques,
jeunes et militant·e·s sensibles au climat.