Réalité climatique Canada s'est récemment entretenu avec Ambassadeur du climat canadien Dan Vivian, qui s'est joint au Projet de la Réalité climatique en 2018, après avoir été formé à Mexico la même année.
Dan est un ingénieur qui se spécialise dans la conservation de l'énergie dans les bâtiments et est le propriétaire de The Building Science Trust Inc. qui se concentre sur la création de plans personnalisés pour faire passer les bâtiments à une consommation énergétique nette zéro. Convaincu que nous pouvons nous éloigner définitivement des combustibles fossiles, Dan est fier de travailler dans un domaine qui est significatif et productif pour la société, et il espère contribuer à la protection de l'environnement par le travail qu'il fait.
Dan, pourriez-vous me parler de la création de votre entreprise, The Building Science Trust Inc. ?
Bien sûr. Cela se résume à mon histoire générale ; je suis ingénieur en mécanique et j'ai passé la première moitié de ma carrière dans le secteur manufacturier, où j'ai appris quelques techniques de conservation de l'énergie. La deuxième moitié de ma carrière, j'ai travaillé comme consultant en science du bâtiment. Au tout début, je me concentrais seulement sur la planification des immobilisations pour les bâtiments - ce qui ne va pas et combien cela coûte. En bref, sur l'entretien : nous déterminons quand les éléments du bâtiment devront être remplacés et combien ils coûteront quand cela se produira. Lorsque je travaillais à la planification des immobilisations, c'était sur des bases comparables - si c'était une fenêtre à simple vitrage qui devait être remplacée, nous la remplacions par une fenêtre à simple vitrage.
Donc, au début, ce n'était pas une question de durabilité. Ce n'est que lorsqu'un employeur a décidé de m'offrir une formation sur la conservation de l'énergie et que j'ai commencé à réaliser des projets liés à la conservation de l'énergie dans les bâtiments que j'ai commencé à penser à la durabilité plus sérieusement. Au lieu de nous demander si un simple vitrage était adéquat, nous nous demandions : « Et si on installait deux vitres ? » Eh bien, il y aurait un coût supplémentaire, mais nous obtiendrions également des économies et un rendement du capital investi à long terme. Et nous pourrions aussi calculer la réduction des gaz à effet de serre que ce changement produirait.
Compte tenu de mon intérêt pour le Projet de la Réalité Climatique et ses formations, il était tout à fait logique de ma part de me demander : « Pouvons-nous faire passer ces bâtiments à zéro carbone ? Pouvons-nous produire autant d'énergie que nous en consommons ? Et ne pas utiliser de combustibles fossiles pour cela, mais des énergies renouvelables ? » J'ai donc fini par créer The Building Science Trust Inc. parce que j'ai vu qu'il y avait un besoin.
Pourriez-vous me donner un processus par étapes du genre de travail que vous faites ?
La première étape est le contrat, où le prix est établi ou l'estimation fournie. Ensuite, nous faisons une étude du bâtiment, en recueillant des renseignements sur diverses questions afin d'en arriver à une analyse de l'énergie et du cycle de vie pour comprendre sa charge énergétique et le genre d'améliorations qui peuvent être apportées au meilleur prix. Nous élaborons ensuite des mesures d'économie d'énergie (MEE), c'est-à-dire des composantes de remplacement qui sont proposées et analysées pour déterminer si elles peuvent réduire efficacement les besoins énergétiques du bâtiment. Par la suite, nous rédigeons un rapport final - un plan qui montre la valeur ajoutée du travail de mon entreprise, des informations sur le coût de toute la procédure, le retour sur l'investissement, la réduction des gaz à effet de serre, etc. L'étape finale consiste, si possible, à faire passer les bâtiments à zéro carbone en utilisant des panneaux solaires. Les panneaux solaires sont encore relativement coûteux ; il est donc moins coûteux de réduire d'abord la charge énergétique du bâtiment en utilisant des mesures d'économie d'énergie.
Pourquoi les bâtiments à consommation énergétique nette zéro sont-ils si essentiels pour atténuer les changements climatiques ?
Dans les pays du premier monde, environ 40 % de nos émissions de GES proviennent des bâtiments. Chacun.e d'entre nous peut éliminer 40 % de nos émissions en rendant nos bâtiments nets zéro et, sur le plan économique, presque tous nos bâtiments peuvent être rendus nets zéro (à l'exception des bâtiments situés dans les centres-villes ou les tours d'habitation).
Les gens se posent peut-être la question : « Mais qu'en est-il de l'agriculture ? » L'agriculture revient aussi aux bâtiments - granges, maisons de ferme et hangars. Ou ils se demandent peut-être : « Et l'industrie des services ? » Disons que nous avons une pizzeria - elle est dans un immeuble, et la livraison se fait également dans un immeuble. Tout revient donc à trois catégories de base : le transport, les bâtiments et l'industrie. Et, heureusement, nous sommes en mesure d'éliminer les émissions de GES produites par nos bâtiments.
Alors, quand vous êtes-vous intéressé pour la première fois à la lutte contre les changements climatiques et au Projet de la Réalité Climatique ?
À Ottawa, où j'habite, il y a une organisation qui s'appelle Green Drinks. Vers janvier 2018, un Ambassadeur du climat est venu à l'une de nos sessions et a fait une présentation. Je me suis dit que j'aimerais m'impliquer, étant donné que j'avais un parcours professionnel qui me semblait utile. J'ai donc fait une demande, j'ai été acceptée et je suis allé à Mexico en mars 2018.
Avant 2018, comme je l'ai mentionné plus tôt, je travaillais dans le domaine de la conservation de l'énergie dans les bâtiments. Avant cela, j'avais également fait du travail d'économie d'énergie dans le secteur manufacturier. Une grande partie de ce que nous faisions à l'époque était de la conservation d'énergie, mais d'une manière assez détournée - nous essayions toujours de réduire le coût des choses, ce qui pourrait signifier aussi de réduire le gaspillage. Si vous réduisez les déchets, vous réduisez également l'énergie nécessaire à la création de ces déchets. Donc, il y avait beaucoup de ce genre de travail avant, mais pas associé aux préoccupations concernant les gaz à effet de serre - je n'étais pas au courant de l'importance des changements climatiques jusqu'à ce que je commence à y réfléchir plus en profondeur, que je m'implique avec Green Drinks, puis que je fasse la formation avec Réalité Climatique en 2018. Ma formation en 2018 m'a permis de comprendre les liens entre les méthodes que j'utilisais et l'opportunité et l'urgence d'utiliser ces techniques à grande échelle.
Enfin, comment votre expérience d'Ambassadeur du climat a-t-elle évolué depuis que vous avez été formé ?
Il existe ici à Ottawa une organisation qui s'appelle 100 in 1 Day, qui organise 100 événements en une journée dans une région, et les événements peuvent porter sur n'importe quoi. J'ai pensé faire la mienne sous forme de présentation de Réalité Climatique, ce que j'ai fait dans un parc local. J'ai également parlé à Green Drinks de la façon dont nous pouvons faire passer les grands immeubles à zéro carbone. Plus récemment, j'ai été invité à prendre la parole à deux autres réunions locales de Green Drinks. Cet été, j'ai été conférencier principal à une conférence du YMCA à Ottawa. On cherchait quelqu'un qui pourrait parler de leadership en matière de durabilité.
Mes présentations sont progressivement devenues plus axées sur le déplacement des bâtiments vers la consommation énergétique nette zéro ou l'électrification du transport. Je me concentre beaucoup sur l'espoir - ce que nous pouvons faire pour éviter le désastre climatique, par opposition à tous les effets négatifs des changements climatiques. Il est important de dire aux gens, qui sont la source du problème, comment ils et elles peuvent atténuer les changements climatiques et leur montrer comment ils et elles peuvent devenir plus « net-zéro » . Chacun d'entre nous doit passer à la consommation nette zéro ou électrifier sa consommation d'énergie avec de l'énergie renouvelable. En réalité, la solution est que les gens commencent à adopter ces technologies, puis qu'ils et elles parlent à leurs ami.e.s de leurs succès.