Ces dernières années, le terme « crise climatique » est devenu familier à ceux et celles qui en font usage et à ceux et celles qui en souffrent. Mais de quoi s'agit-il réellement ? C'est la maturité du petit bébé de l'humanité appelé « changement climatique ». Il est tellement normalisé qu'il est commercialisé par le monde des affaires, qui est aussi celui qui contribue le plus à cette crise. C'est tellement normalisé que nous ne le traitons pas comme ce qu'il est : une urgence.
Si c'est quelque chose d'extrêmement présent dans nos vies quotidiennes, alors cela doit avoir lieu dans notre société. La société, qui est régie par des politiques et une administration, et qui fonctionne dans le cadre et avec la loi. La société où siègent les institutions éducatives et où l'on nous a appris « Réduire, Réutiliser, Recycler » - des mots que la population humaine connaît par cœur. Cependant, bien que ces R soient quelque chose et qu'ils soient pertinents, ce que les écoles ont omis (et continuent peut-être à faire), c'est de souligner qu'ils ne sont pas suffisants.
Depuis très longtemps, les jeunes et l'humanité en général ont gobé l'idée que la crise climatique est quelque chose de personnel. Que c'est quelque chose qui a été causé par une personne et, par conséquent, qui peut être résolu par une personne. Il y a peut-être une part de vérité là-dedans, mais une vérité inadéquate est toujours dangereuse. Ils et elles nous vendent une idée et un mode de vie d'urgence climatique dans le cadre de l'individualité alors qu'il s'agit de quelque chose de systémique.
Toute la vérité ? La crise climatique et ses effets menaçants sont à la fois personnels et sociétaux, mais plus lourds du côté de ces derniers. Une personne peut réduire, réutiliser et recycler toute sa vie, et même transmettre cela aux générations suivantes, mais cela ne suffira pas à répondre à une année de destruction apportée par des sociétés multinationales, multimillionnaires, obsédées par le profit, des capitalistes et des gouvernements. Vous pouvez renoncer à l'utilisation du plastique et au goût sucré de la viande, mais si les industries poursuivent leurs méthodes, vous goûterez toujours l'amertume de cette vérité : vous pouvez faire beaucoup, mais vous ne pouvez pas tout faire. C'est là que le vote intervient.
Nous évoluons dans une société guidée par des lois, et ces lois sont faites, défaites et administrées par le gouvernement. Et ce gouvernement est composé de personnes qui agissent par le biais de nos votes. Nous disons qui obtient le pouvoir. Le vote est important parce qu'il est important de donner le pouvoir aux personnes qui peuvent guider et réorienter la société pour faire face à un problème sociétal tel que la crise climatique et, espérons-le, le résoudre.
Nous devons voter pour les candidat·e·s qui ont des programmes pour le secteur de l'environnement - des programmes qui sont intersectionnels, en faveur des pauvres, durables et non commercialisés. De plus, notre vote devrait aller aux candidat·e·s légitimes qui ont le courage d'affronter les capitalistes - des candidat·e·s méritant·e·s qui refusent de faire partie de la machinerie.
Certaines initiatives gouvernementales que nous aimerions voir mises en œuvre sont (1) des politiques pro-environnementales soutenues et institutionnalisées qui obligent les personnes et les organisations qui causent une destruction environnementale généralisée par le biais de leurs activités à rendre des comptes, et (2) un financement accru des projets pro-environnementaux - conservation, protection et réponses proactives.
Chomsky a dit un jour : « Si vous allez à une manifestation et que vous rentrez chez vous, c'est déjà ça, mais les gens au pouvoir peuvent s'en accommoder. Ce dont ils et elles ne peuvent pas s'accommoder, c'est d'une pression soutenue qui continue à se développer, d'organisations qui continuent à faire des choses, de personnes qui continuent à tirer des leçons de la dernière fois et à faire mieux la fois suivante ».
Avec nos poings levés, nos appels entendus et nos doigts encrés, faisons mieux cette fois-ci. Notre vote est notre moyen de subsistance. Le pouvoir du peuple, pour le peuple.
A propos de l'auteure
Jazmine Cate Pama est étudiante en gestion à l'université des Philippines Visayas. Elle milite pour des Philippines inclusives, pro-filipines et animées par la vérité.