Gaïa a obtenu un master en droit international appliqué et politique de l'Université de Sherbrooke au Québec en 2020. Grâce à la Plateforme d'intervention régionale de l’océan Indien (PIROI) de la Croix-Rouge française, elle s'est familiarisée avec le droit des catastrophes dans les pays et territoires insulaires du sud-ouest de l'océan Indien, les plus touchés par les conséquences des changements climatiques et pourtant les moins responsables. Elle a initialement rejoint le Projet de la réalité climatique Canada par le biais des Dialogues pour le climat, une initiative qui vise à soutenir les échanges intersectoriels entre les acteur·trice·s de la société civile afin d'accroître l'ambition climatique et de développer des synergies en parallèle de la CdP-26. Elle est convaincue que le réseautage, l'éducation et la vulgarisation des connaissances sont des catalyseurs de changement qui ont le potentiel de construire des réalités nouvelles et plus justes.
Pourquoi avez-vous rejoint le mouvement climatique/qu'est-ce qui vous a poussé à être intéressé par les problèmes liés aux changements climatiques?
Au départ, je me suis engagée dans des mouvements de protection des droits de la personne en France. J'ai été particulièrement marquée par la crise des migrants. Avoir travaillé avec des mineur·e·s isolé·e·s dans la jungle de Calais m'a particulièrement marquée, tout comme mon travail avec « Les enfants du voyage » et mes recherches dans le sud-ouest de l'océan Indien, où des milliers de personnes vivent au quotidien les effets des changements climatiques. J'ai enfin pris conscience de l'intersection entre les injustices sociales et environnementales, des intersections qui se nourrissent mutuellement. J'ai travaillé sur la transition juste pendant la CdP-25, au cours de laquelle j'ai eu la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles qui ont partagé avec moi leurs connaissances, leurs luttes et leurs espoirs. Aujourd'hui, dans le contexte climatique dans lequel nous nous trouvons, je suis convaincue que nous pouvons et devons imaginer et construire un avenir plus juste. Pour les générations futures, pour tous et toutes les Isaos, Léa-Marias, et Solveigs.
Quelle est une réalisation dont vous êtes fière ?
Je ne pense pas que je puisse penser à une grande réalisation, cela a plutôt été une succession de petites victoires. Je dirais donc que je suis particulièrement fière d'avoir été un grain de sable dans plusieurs initiatives pour lesquelles j'ai donné le meilleur de moi-même.
Quelles sont les initiatives en matière de changements climatiques auxquelles vous participez actuellement ?
Aujourd'hui, je suis impliquée dans quelques groupes locaux dans ma ville qui travaillent sur le plaidoyer pour la mise en œuvre d'une taxe sur le carbone (Citizens' Climate Lobby) ainsi que sur l'accès à une alimentation saine (No Mas Lágrimas/No More Tears). Je donne également un cours sur le droit des catastrophes à l'Université de La Réunion.
Selon vous, quel est le moyen le plus efficace pour les gens d'agir pour le climat ?
L'éducation me semble être un catalyseur important pour la mobilisation, la création de coalitions et l'action climatique. Personnellement, je me suis souvent tournée vers l'éducation populaire, qui dépasse les cadres traditionnels et met en œuvre des démarches plus collectives.
Quel est un fait amusant à votre sujet ?
Mes ami·e·s et ma famille semblent tous et toutes d'accord pour dire que je suis incapable de chanter juste.