08 JUIN 2020
Projet de loi 61 sur la relance économique: plus de 100 organisations environnementales et de défense des droits, syndicats, mouvements sociaux et citoyens, entreprises, professionnels en environnement et aménagement du territoire, acteurs de la finance, du milieu académique, de l’enseignement, de la santé et du plein air demandent au gouvernement du Québec d’investir dans les effectifs plutôt que d’assouplir les exigences environnementales.
Québec, le 8 juin 2020 – Le projet de loi 61 visant la relance de l’économie du Québec, présenté le 3 juin par le ministre responsable de l’Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor doit être amendé afin de renoncer à l’assouplissement des règles environnementales. D’autres solutions existent pour assurer une relance rapide : nous suggérons de commencer en misant sur le renforcement des effectifs au sein du gouvernement pour assurer une relance saine et durable qui tienne compte des enjeux sanitaires et écologiques auxquels nous faisons face.
Nous sommes inquiet·e·s des risques de destruction des milieux naturels et des impacts possibles sur les espèces à situation précaire qui pourraient découler de la mise en œuvre du projet de loi dans sa forme actuelle. Il est primordial de s’assurer que les actions de relance mises de l’avant ne mettent pas à risque les écosystèmes et la diversité biologique du Québec, pierre angulaire de notre résilience collective face aux enjeux sanitaires et écologiques. L’assouplissement des règles environnementales générerait des conséquences environnementales, sociales et économiques néfastes pour le Québec.
Par ailleurs, divers articles limitant notamment les débats parlementaires ou modifiant les délais de publication et d’entrée en vigueur des règlements nous inquiètent vivement. Il est essentiel de préserver les règles visant à assurer le respect de principes démocratiques de base et la participation citoyenne. La vie démocratique d’une société est un incontournable pour assurer une relance inclusive et réussie. Celle-ci ne devrait pas être sacrifiée au nom de la relance.
Nous reconnaissons le caractère exceptionnel de la crise sanitaire actuelle et la nécessité d’agir rapidement et efficacement. Nous sommes toutefois d’avis qu’il est possible et impératif de concilier relance économique et respect de l’environnement. Afin de favoriser l’accélération des délais associés au processus d’autorisation environnementale, nous proposons d’augmenter les effectifs du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Augmenter le personnel tout en s’appuyant sur le travail important déjà réalisé en matière d’analyse de la biodiversité et de planification territoriale permettrait d’allier protection de l’environnement et réduction des délais.
Les exigences environnementales en place au Québec représentent l’une de nos meilleures garanties d’assurer un avenir prospère, sain et stable. Une gestion responsable de la crise sanitaire et de la relance exige de remanier le projet de loi 61 à la hauteur de nos obligations envers les générations actuelles et futures.
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